ALLER AU CHARBON

J'ai grandi parmi les bandits et les traîne-savates
Des nantis et des mecs malades, des blancs gris, nègres arabes en temps de crise
Ils s'empiffrent, nous on crève la dalle mais tant pis
Tant qu'on mène bataille on se sent vivre
On veut remplir nos ventes sans jamais se mettre à table
Autant te dire qu'on finance nos vies via la valeur de nos transpirations authentiques
Ressens nos rimes, la chaleur, l'intense vibration
On s'est mis dans toutes sortes de dièses, clean ou haram
Passer du kil' aux grammes, du deal au travail sans que la famille suive nos traces
J'suis pas un voyou enfant, j'flippais devant les girophares
Pour cramer de l'argent, j'veux pas voir mon âme finir aux flammes
J'vois plus ni bien ni mal, juste des actes et des sommes
Autant prêt à braquer des milliards qu'à racler des sols
J'sais pas où j'vais mais j'y vais, les poches pleines à foison
Si liquide est un poison, j'veux du blé, c'est l'heure de la moisson
Comment viser la lune, si tu baisses la tête
Comment livrer ta lutte, si tu restes à terre

La hargne plein le cœur
Une larme au coin de l'œil
Devant les miens, je fais le thug
J'ressens quand même un brin de peur
Malgré tout, aller au charbon, on le fait
Aller au charbon, on le fait
Aller au charbon, on le fait
Aller au charge et on se tait

J'ai grandi parmi ceux qui comptent, car on calcule pas
Ce vide dont on se parachute pas, la nuit tombe
Mais c'est pas plus mal, l'âme qui sombre, les larmes qui montent
Mais j'évacue pas, c'est si con qu'j'mette cash sur table
Ma vie donc, j'm'étale plus parce qu'il y a pire, bon
Hamdoulilah, j'm'attriste quand
Je vois mes sœurs charmées par le diable l'été
Elles roulent tellement vite du cul qu'elles devraient porter le permis de chasteté
Voilà le paradoxe frère, on en a marre de morfler
On se refuse la main jusqu'à tomber dans les bras de Morphée
J'aime voir mes enfants rêver, faire un bon dodo démontés

Être père ça m'a calmé, moi j'ai mis de l'eau dans mon thé
Vous vous êtes essoufflés pourtant, on vous a tous mis un tour
Vous aurez beau vivre la nuit, au final vous mourrez un jour
Et on a perdu les valeurs comme l'honneur et la loyauté

On fait du charme à la banquière car le bonheur est dans le prêt
Comment ne pas imiter le boulanger car on ne fait rien sans blé
Et comment dire à mes enfants de ne pas me ressembler
La hargne est pleine de cœur, d'une larme au coin de l'œil

La hargne plein le cœur
Une larme au coin de l'œil
Devant les miens, je fais le thug
J'ressens quand même un brin de peur
Malgré tout, aller au charbon, on le fait
Aller au charbon, on le fait
Aller au charbon, on le fait
Aller au charge et on se tait